Dans le paysage des troubles alimentaires, l'anorexie et la boulimie sont largement reconnues, mais l'orthorexie, plus discrète, mérite une attention particulière. Les implications de cette obsession maladive pour une alimentation saine ne doivent pas être minimisées, car elle peut entraîner d'importantes carences nutritionnelles ainsi que des problèmes de santé mentale. Dans cet article informatif, je, en tant que nutrithérapeute expérimentée, vous guide pour reconnaître et comprendre l'orthorexie, tout en proposant des stratégies pour s'en prémunir. La santé globale, tant physique que mentale, est au cœur de nos préoccupations, et je vous invite à explorer ces aspects cruciaux dans ce nouvel article.
Définition
L’orthorexie se caractérise par une préoccupation obsessionnelle pour une alimentation considérée comme extrêmement saine. En tant que personne touchée par ce trouble, tu pourrais te retrouver à analyser de manière excessive la qualité des aliments, cherchant constamment ce qui est perçu comme « pur » ou « optimalement sain ».
Cependant, cette quête peut s’avérer contre-productive, évoluant vers une obsession qui entraîne des restrictions alimentaires strictes et un blocage alimentaire à l’âge adulte. L’orthorexie, en tant que trouble compulsif alimentaire, souligne l’importance d’une approche équilibrée et raisonnable en matière de nutrition.
Les causes de ce trouble
L’orthorexie, bien qu’encore peu connue, est un trouble alimentaire complexe dont les origines peuvent être multiples. Parmi les causes principales, on retrouve souvent une combinaison de facteurs psychologiques, socioculturels et individuels.
D’un point de vue psychologique, l’orthorexie peut émerger d’une tendance au perfectionnisme, d’une faible estime de soi, ou d’une propension à l’anxiété. Ces traits de caractère peuvent conduire à une obsession de contrôler son alimentation de manière excessive, dans une quête illusoire de perfection.
Socioculturellement, l’impact des médias sociaux, de la culture de la santé et du bien-être ne peut être ignoré. Les messages constants sur les « aliments parfaits » et les régimes « miracles » peuvent influencer de manière significative la perception des individus sur ce qu’est une alimentation « idéale ».
Sur le plan individuel, des expériences personnelles telles que des régimes antérieurs ou des problèmes de santé peuvent inciter quelqu’un à devenir extrêmement sélectif et rigide dans ses choix alimentaires. Parfois, cette rigueur peut débuter par une intention saine avant de dériver vers une obsession.
Il est également important de reconnaître que l’orthorexie peut coexister avec d’autres troubles alimentaires ou psychologiques, rendant sa cause et son traitement plus complexes.
En comprenant ces différentes causes, on peut mieux saisir la complexité de l’orthorexie et l’importance d’aborder ce trouble avec une approche holistique et empathique.
Quels sont les symptômes et conséquences de l’orthorexie
Des risques physiques et psychologiques
En tant que nutrithérapeute, j'observe que le diagnostic de l'orthorexie présente des défis particuliers, en raison de son installation progressive dans la vie des individus qui en sont affectés. Ces personnes aspirent à un contrôle croissant, et les symptômes s'accumulent progressivement jusqu'à ce que l'alimentation devienne l'élément central de leur existence.
Une de mes patiente, par exemple, n'a pas réalisé à l'époque la lente glissade dans laquelle elle s'engageait. En consacrant des heures chaque jour à planifier ses repas, faire ses courses et analyser minutieusement chaque aliment ingéré, elle a commencé à s'isoler. Elle me racontait « J'ai cessé de sortir, ou bien je m'arrangeais pour rejoindre mes amis après les repas pour éviter l'épreuve du restaurant. J'ai même pris un emploi à mi-temps pour avoir le temps de cuisiner moi-même et éviter de devoir manger avec mes collègues ». Rapidement, la perte de poids de ma patiente la confortait dans ses nouveaux choix de vie, mais elle perdait également ses cheveux par poignées et ressentait une profonde fatigue. Ironiquement, en pensant bien faire, elle aggravait sa situation.
Les risques majeurs liés à l'orthorexie incluent, d'une part, les carences nutritionnelles, car la personne orthorexique s'impose un régime draconien basé sur sa propre conception d'une alimentation saine. Sans une formation adéquate, des erreurs peuvent être commises, entraînant des carences importantes. Par exemple, l'élimination souvent radicale des sources de graisses peut nuire à la santé, même si toutes les graisses ne sont pas équivalentes. Les graisses polyinsaturées riches en oméga-3, présentes dans le chanvre, le chia, le lin, les poissons gras, etc., sont anti-inflammatoires et protectrices contre de nombreuses maladies cardio-vasculaires et inflammatoires.
D'autre part, l'orthorexie comporte des risques significatifs pour la santé mentale. Une personne orthorexique, cherchant à tout contrôler, tend à s'isoler progressivement, refusant toute vie sociale. Cela a un impact immédiat sur l'humeur, augmentant l'anxiété et provoquant des niveaux d'énergie extrêmement bas dus aux carences nutritionnelles. De plus, cette constante introspection mentale peut conduire à la dépression, aux troubles de l'anxiété et même aux troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Il est également possible de passer de l'orthorexie à l'anorexie ou à la boulimie, la première préparant le terrain pour les suivantes.
Comment traiter l'orthorexie?
Si l'orthorexie suscite des interrogations chez toi, pas d'inquiétude ! Prends un moment de recul et commence par te poser quelques questions clés :
Pourquoi ai-je modifié mon régime alimentaire ?
Quels bénéfices cela m'a-t-il apporté ?
A-t-il eu des impacts négatifs sur mon bien-être mental et ma vie sociale ?
La simple acte de manger demeure-t-il un plaisir ou est-il devenu une source d'angoisse ?
N'oublie pas que lorsque l'on commence à s'intéresser à la nutrition et à découvrir les réalités des produits industriels, il peut être difficile de ne pas basculer vers l'orthorexie.
La prise de conscience de l'impact de l'alimentation sur la santé est souvent accompagnée d'une période stricte, avec des restrictions parfois exagérées que l'on s'impose. Cela ne signifie pas nécessairement que tu souffres de troubles des conduites alimentaires (TCA). Réagir de manière excessive au départ fait souvent partie d'un processus presque normal. Avec le temps, un équilibre et un relâchement progressif peuvent être retrouvés.
Cependant, si ces restrictions excessives persistent au-delà de 6 mois ou deviennent une source d'angoisse, il est crucial de consulter un professionnel de la santé (naturopathe, nutrithérapeute, psychologue, etc.) pour rétablir une relation plus sereine avec l'alimentation.
Tout ne dépend pas de ce qu’il y a dans l’assiette !
Notre alimentation ne se compose pas uniquement d'aliments ; une bonne santé ne peut être réduite à notre régime alimentaire. Les éléments tels que notre vie sociale, nos relations affectives, familiales, amicales, et professionnelles, ainsi que nos activités sportives ou créatives, jouent un rôle essentiel dans notre bien-être global. En abordant l'orthorexie, il est crucial de se questionner sur le besoin de contrôle et de perfection. De plus, notre santé est influencée par l'épigénétique, c'est-à-dire des facteurs extérieurs, au-delà de nos gènes exclusivement. Allant même plus loin, notre santé dépend de la manière dont nous réagissons à ces stimuli, une réaction directement liée à nos schémas inconscients et à notre environnement.
Dans cette perspective, résoudre les comportements liés aux troubles des conduites alimentaires (TCA) nécessite plus qu'une approche superficielle. Il est crucial de s'engager dans des pratiques libératrices qui agissent sur notre subconscient en dénouant nos programmes et nos traumatismes. La méditation et la respiration sont parmi les outils puissants pour atteindre cet objectif, bien qu'ils ne soient pas les seuls. Il revient à chacun de découvrir ce qui résonne avec lui et le fait s'épanouir. Cette exploration, comme le dit l'adage, est passionnante, car "le plus beau projet sur lequel on peut travailler, c'est soi-même"

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